Ensenhador
Satomaya lo bòsc
Un projet dont l'idée vient de loin. Lorsque j'étais au Brésil, pensant y mener une ferme de production diverses dont cacao et caoutchouc naturel. En agroforesterie donc.
De retour en Occitanie quelques années plus tard, l'idée avait ce format…
Il s'agissait d'une exploitation agricole susceptible de nourrir du monde - donc pas de produire de la drogue à bon marché en bouteille -, dans un environnement hostile : zone urbaine, néanmoins pourvue de bipèdes nuisibles1), peu d'eau, et peu de pluies… moins de 800 mm/an en moyenne.
Dans ces conditions, il fallait d'emblée envisager de vendre des produits finis, donc transformé et etiquetés . Par contre je n'ai jamais pensé utiliser la grande distribution, … (évidemment).
Évidemment aussi, «labo», exploitation agricole, ça rime avec construction. Dans mon cas, faute d'un corps de ferme à disposition il faudra contruire
Le début
En 2018 ça démarre alors que j'avais abandonné cette idée depuis, faute de foncier.
Pourquoi ?
Mon voisin est un homme qui aime se promener dans son domaine avec son quatre roues motrices. Il aimait me promener avec lui de temps en temps, et me demander ce que je pense de son sol. Tout cela est révolu car sa vision de l'agriculture ne s'accorde pas à mon idée de l'agronomie. Quoiqu'il en soit, un jour que nous nous pavanions dans le gros engins roulant, je vis des gens en train de saccager un bois ! Je lui ai fait savoir que je trouvait cela très con, il m'a fait savoir que ça lui appartenait et qu'il allait y mettre des vignes, histoire de ce conformer à l'uniformité ambiante.
Première question qui vient à l'esprit : comment sauvegarder le seul bois que nous ayons à 4 km à la ronde ? … l'acheter.
Avec quoi ?
Et tant qu'à faire les parcelles en cour de défrichage et celle devant qui est exploitée en culture céréalière pour les chevaux du voisin en question. C'est donc avec 3ha de sols agricoles, dont 1,5ha de bois et 70 a de friches, plus 70 ares de champ cultivé que Satomaya commence. Voilà à quoi cela ressemblait…. Le 7 janvier 2018, la parcelle en friche, ou du moins partiellement déboisée :
En vue panoramique datant du 7 janvier 2018 aussi, prise devant les arbres situés en haut à droite de l'image précédente :
Et la même en été, du moins, en regardant vers le Nord au lieu du Sud… Contraste saisissant !
À cette époque, on accédait au site par là. Actuellement le quad se trouverait sur le planche 2 du grand jardin à 15 m de la limite Nord (voir les années suivantes ça vous parlera mieux).
Autre contraste saisissant en comparant la zone des derniers saccages d'arbres en février et au printemps - été :
À ce moment là, j'avais investi un petit coin de brousailles complètement entouré de souches bourgeonnantes, pour y cultiver des melons à l'aide d'un jerrican de 30 l d'eau que le portais depuis la maison, grâce à une remorque attelée à mon vélo. 5 melons produits. Ils étaient bons , à défaut d'être nombreux, sans doutes parce qu'il ont mis très longtemps à arriver : semés en juin, récoltés en octobre de mémoire.
J'ai baptisé cette parcelle là, entre deux mondes parce qu'elle est une transition entre le champ cultivé à l'Ouest, et le bois à l'Est; et qu'elle est elle même un peu de bois, de friche, de zones cultivées.
Le sols ?
Du limon ! J'ai fait une tranchée profonde de 1,5 m sur plus de 100 m. Sol isotrope : pas un cailloux, rien de varie sauf les 20 premiers centimètres. Les racines des arbustes sont visibles jusqu'à 50 cm.
L'analyse de sol dit que ce ne sera pas facile :
Évolutions
Histoire
Fut un temps où, le bois comme le reste était exploité en vignoble. Les anciens y mettaient des drains en terre cuite à 50 cm dans le sol. Ces drains ont été cassés, éliminés par les cultivateurs modernes, mais je les retrouve dans les zones boisées comme ici en creusant les bassins dans la partie qui déboisée en 2017.
Abandonné après le seconde guerre mondiale semble-t-il, les frênes et pruniers s'y sont installés. La parcelle de de 70 a. dans une période très récente aurait été cultivée en luzerne et céréale. Ce qui était le cas lorsque j'ai acheté en 2018.
Les parcelles étaient un vrai dépotoir : voitures brûlées, carte de crédit découpées, sac à main, canapé, congélateur dans le bois complètement en ruine et tout un tas de détritus. L'ancien propriétaire est venu récupérer tout ce qui était de la ferraille revendable, et à eu la gentillesse de laisser tout le reste sur place.
Le bois à proprement parlé était en piteux état. Il a visiblement fait l'objet dans un passé plus ou moins récent d'un abatage sauvage, si j'en juge par le nombre d'arbres morts, cassés, s'appuyant sur d'autres arbres ou au fond des canaux.
2018
Verger
Le champ cultivé demandait du repos. En 2018 je l'avais laissé à l'ex-propriétaire pour faire sa culture de céréale pour ses chevaux, en lui demandant pour seule contre partie, d'y mettre de la semence bio et de cultiver sans chimie. Il y a semé des graines, rouges, enrobée de produits, qui , paraît-il, sont persistants dans le sol 10 ans et ne se lessivent pas. Et en plus, il y a balancé du nitrate !!! Le blé que vous voyez là sur cette photo est le blé enrobé.
Cette photo date du début décembre 2018. En octobre 2018, la hauteur d'eau à atteint 1,4 m. L'eau visible sur cette photo persistera longtemps. Il faudra attendre mars pour que cela devienne praticable avec des outils agraires. Le sol étant de toutes façons asphyxié, vu qu'il n'y a aucun élément solide de plus de 2 mm dedans hormis les matières organiques, 2018 fut pauvre en événements.
De toutes façons j'en ai pris mon parti : les premières années devront être consacrées, bien plus encore que par la suite à créer un sol cultivable.
Donc pour 2018, année de l'achat, je me suis surtout concentré sur l'observation de ce qui pousse tout seul, des endroits où l'eau stagne, des endroits où la terre semble tassée outre mesures, etc…
Entre deux mondes
Aménagements
Mi-août, les souches restantes des arbres éliminés avant achat étaient déracinées et alignées le long de la bordure Nord de la parcelle. Travail fait avec une pelleteuse de 18t à roues, je crains fort pour le tassement de mon sol et prévoit d'y passer une sous-soleuse. En tous cas avec du recul,
quelle que soit la taille des souches, en travaillant correctement la suite me montrera que ce travail peut être fait même avec une pelleteuse de 1,5t… avec moins de gas-oil en prime !
Cela me laisse un espace intéressant :
La zone de «traitement MO» est réservé à la coupe du bois, broyage, compostage, stockage du paillage et ce genre de choses. La partie relativement vaste, juste à l'Ouest, dépourvue d'arbre et sur laquelle on aperçois un chemin deviendra une zone de maraîchage, mais au moment de la photographie aérienne, elle est simplement défrichée,e t je n'y ai encore fais aucuns travaux depuis son acquisition.
En octobre, visite d'un prestataire pour passer la sous-soleuse avec un énorme tracteur. L'inondation qui suivra reportera ce travail. Nous ferons un essais début du printemps 2019 mais le sol était encore trop humide, et finalement je ne ferai jamais faire ce travail de décompactage.
Eau
Pose de l'eau potable
La pose du PE 25 pour amener l'eau potable est terminée (trait bleu). À cette occasion j'ai donc creusé, avec une pelleteuse de 5t (plus raisonnable), une tranchée donc la profondeur varie de 1,4m dans le verger à 0.8 m de profondeur en passant dans les zones encore un peu boisées.
Sur la vue ci-dessus on voit bien que le tuyau passe devant l'enclos de poules et continue vers le sud pour aboutir dnas une zone boisée. En fait ça n'en a pas l'air, il y a là essentiellement des souches malmenées, des tas de branchages abandonnée et grosso-modo un espace d'une dizaine de mètres de côté sans arbres.
Étant évident qu'une exploitation agricole doit avoir un hangar ou entrepôt, j'avais décidé de construire ça à cet endroit là. Cela permet de ne pas prendre sur les zones arables, et d'utiliser quand-même cet espace là, qui est un peu trop à l'écart pour y aller cultiver. J'ai donc enterré les réseaux en prévision. Permis de construire accordé ou pas, ce ne serait pas perdu et coûte moins cher que de se remettre à compléter le réseau plus tard.
En septembre, j'ai bougé les tas de terre le long de la fouille à la main : une vraie galère de forçat !! Il faut absolument prévoir ce que l'on fait du surplus de terre s'il y en a, au moment de creuser et tant que l'on a la pelleteuse sous la main !
De même que passer 100 m de tuyau dans une gaine : une technique si vous n'avez pas de dévideur de tuyau, consiste à arrimer un bout de la gaine à un tronc d'arbre ou un piquet bien enfoncé dans la terre. Dérouler le rouleau de gaine en ligne droite avec un bâton en travers et l'accrocher à l'autre bout. Commencer à faire passer le tuyau dedans sur la plus grande distance possible (15 m). Allez à l'autre bout tirer sur la ficelle de la gaine que vous avez préalablement fixée au tuyau PE 25 (à faire régulièrement tous les 4 m). Décrocher la gaine de ce côté ci et essayer de lui faire faire des vagues tout en enfonçant un peu plus le tuyau. tenter de dérouler en ligne droite ce foutu tuyau. Quand à peu près la moitié de la longueur est dans la gaine, vous pouvez espérer tirer sur la ficelle de la gaine pour faire suivre le tuyau. Il faut tout de même faire des aller retour entre tirer la ficelle, et aider let tuyau à rentrer. Je présume qu'à deux ça doit quand-même aller mieux.
Varats et valats
Là j'ai de la chance. Vu qu'ils ne sont absolumeent pas entretenus… pas d'herbe dans le fond. Dumoins, est-ce vrai pour ceux qui sont bordés d'arbres de chaque côté. Du coup cela m'a demandé du travail de récupére tout ce bon humus qui reposait au fond, mais rien d'extraordinaire. Un sécateur pour couper les branches gênantes pour passer avec une petite remorque pour charger les tas d'humus constitués tous les 20 m et voilà.
Cela Permet de relevé les traces de la faune : renard, cochongliers, nid de passereaux, autant d'informations intéressantes sur les habitudes des uns et des autres.
C'est d'ailleurs en septembre 2018 que j'ai découvert le sans-gêne, l'aplomb et la bêtise des porteurs de fusils qui avaient de grandes habitudes dans ce coin là. Que vous soyez en famille, tout seul, travaillant ou pique niquant ne les dérange absolument pas et d'ailleurs ne se sentent pas obligés de vous saluer. Ils vous engueulent d'être là ! Et préciserons même que des enfants n'ont rien à faire chez vous pùisuqe l'on y chasse ! Un comble tout de même. À noter cependant qu'il est arrivé que certains ne s'en aillent sans faire de difficultés.
Alors donc voici un résumé de la situation.
Inondation
Qualitativement…
Quantitativement 1,4 m de hauteur d'eau, et très approximativement 1 m/s de débit moyen en surface.
Outillages
J'y reviendrai mais le sol très compactant suggère de l'outillage le plus léger possible. De plus j'ai dans l'idée que plus l'outil est gros, plus il est fait pour saccager le sol et sont système faunistique ou microbiotique. Idéalement il faudrait travailler en traction animale, ce qui palirait le manque d'animaux sur l'exploitation. Mais cela me paraît trop complexe à mettre en œuvre.
J'ai donc opté pour la motoculture.
La potence qui soulève la barre de coupe est de fabrication maison, et c'est vraiment très pratique et nécessaire.
Plus tard j'inverserai le point d'encrage du bulldog derrière pour le tirer par l'avant (le gyrobroyeur monté dessus est à l'arrière en fait). Cela laisse la liberté de mouvement au gyrobroyeur et évite de l’abîmer en fonction des devers du chemin.
Et diverses choses qui fonctionnent bien...
Ou pas bien...
Le porte outil que l'on voit atelé derrière la remorque du Goldoni ci-dessus, est un Groway Bulldog DG1000 de fabrication Espagnole. Nul !!!!! En panne au bout de 7 mois de service alors qu'il est neuf. Je ne vous le recommande pas. Le vendeur par Internet Euroexpos se fout royalement du problème et ne répond à aucune réclamation.
Photos ci-dessous, la petite charrette derrière fait le travail, mais seulement lorsqu'elle n'est pas trop chargée, ou sur un chemin bien plat. Sinon elle déverse !